Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Sous la direction de son fondateur Sam Backman-Fried, FTX International est passé d'une valeur de 32 milliards à rien du tout en l'espace de quelques heures. La débâcle du site d'échange de crypto-monnaies a-t-elle été causée par des malversations frauduleuses ou par le simple amateurisme de son dirigeant? Vous écoutez Après coup.
Sam Bagman-Fried, est-ce qu'il attend encore de savoir s'il va être poursuivi ou pas, s'il va aller en prison ou pas? Il était au Bahamas où il opérait, jusqu'à tout récemment au moins, si c'est pas encore le cas, une entreprise qui fait du change de crypto-monnaie.
[00:01:15] Speaker B: Exact.
[00:01:16] Speaker A: Et qui était, à un certain moment, évaluée à 16 milliards de dollars ou si c'est pas plus.
[00:01:22] Speaker B: Ah, ça a monté jusqu'à 32 milliards.
[00:01:27] Speaker A: On est dans le monde des milliards et qui n'a plus de valeur après qu'on se soit rendu compte de beaucoup d'irrégularités dans la gestion de cette entreprise, non? Tu voulais qu'on en parle?
[00:01:54] Speaker B: Ben, c'est quand même, c'est tout un phénomène quand même l'idée de quelqu'un comme ça. Sam MacMillan Freed, il y a Freud ou Freed, ça dépend, les gens prononcent son nom de famille différemment. Il y a 30 ans, il est devenu milliardaire en quelques années, très, très rapidement. Sa compagnie FTX, ça a commencé je pense en 2018 ou 2019, c'est tout récent. C'est des compagnies qui explosent en même temps, il n'y a pas de produit.
[00:02:22] Speaker A: Non.
[00:02:23] Speaker B: Ça reste de la monnaie virtuelle, on peut dire comme ça.
[00:02:33] Speaker A: Et ce que tu disais, c'est que ce n'est pas sa monnaie virtuelle comme telle, c'est une...
une plateforme d'échange, d'achat de monnaie virtuelle. Ce n'est pas une... non?
[00:02:44] Speaker B: Lui, il y a les deux. Donc, il y a FTX, c'est un endroit d'échange, un stock exchange pour la crypto-monnaie. Mais il y a aussi une monnaie, FTT, qu'il a créée, pourquoi pas. Oui, c'est ça. Oui, oui. Beaucoup de gens ont créé la crypto-monnaie.
Moi, ça m'interpelle parce que tout ça est nouveau. C'est un nouveau monde. Il n'y a pas tant de monde qui le comprenne quand même. C'est très nouveau et d'où aussi la raison pourquoi une compagnie comme ça commence il y a cinq ans, vaut 32 milliards cinq ans plus tard, puis il ne vaut plus rien du jour au lendemain.
Ce n'est pas bien encadré, ce n'est pas bien implanté. Il y a plein de gens qui embarquent, puis comme ils embarquent, ça monte, mais quand ils débarquent, tout débarque. Puis là, il y a la question qui est plus notre...
notre créneau, parce qu'on n'est pas des experts en finance ou en crypto, mais c'est qui cette personne-là? Est-ce que c'est un wise kid qui a trouvé des façons de faire de l'argent puis qui a fait quelques erreurs, puis qui fait que son entreprise est tombée? Est-ce que c'est vraiment quelqu'un qui a voulu délibérément frauder et qui s'est fait prendre?
Donc, c'est quoi sa personnalité? Comment les gens réagissent à sa personnalité aussi? Parce qu'il y a tout ça. Parce que ça fait partie de l'affaire. Pourquoi une compagnie comme ça devient si populaire? C'est qu'on en fait...
On en fait une légende, littéralement. Le mot « légende » a été mis à côté de son nom souvent dans les derniers mois avant que ça crache. « The stuff of legend ». « He had acquired legend status ». Déjà.
[00:04:33] Speaker A: Exactement comme Elisabeth Holmes. Ben oui.
[00:04:36] Speaker B: Pareil, pareil. D'où l'intérêt.
[00:04:39] Speaker A: Oui.
Juste parce que je suis de ceux qui ne comprennent pas et qui ont de la difficulté à comprendre le concept de la crypto-monnaie.
C'est une sorte de monnaie parallèle à ce qu'on connaît, qui a, de ce que j'en comprends, comme ambition de remplacer la monnaie, les monnaies nationales, par quelque chose de supranational, d'international, qui serait indépendant du système monétaire actuel.
et qui permettrait, d'une façon que je ne comprends pas, une plus grande équité ou une plus grande égalité entre les gens, un meilleur accès aux finances. En tout cas, il y a des ambitions humanitaires derrière ça.
[00:05:38] Speaker B: Oui, probablement. Il y a des ambitions d'efficacité, que c'est plus simple, que c'est plus rapide, que la monnaie, l'échange peut être beaucoup plus rapide, beaucoup plus massif.
[00:05:52] Speaker A: Puis comme c'est indépendant des banques, il y a un truc de gagner de l'indépendance par rapport au gouvernement.
[00:05:59] Speaker B: Oui, c'est un mouvement libertarien au départ.
Mais là, jusqu'à quel point ça va pouvoir continuer dans ce cadre-là? Parce que, puis je connais peu ça, mais à ce que je comprends, c'est devenu assez important pour que le système en place se dise, bon, bien, on va développer notre propre crypto-monnaie, puis on va l'insérer à l'intérieur de toute l'entreprise de régulation qui existe.
[00:06:28] Speaker A: Puis on va dématérialiser l'argent, en fait.
[00:06:30] Speaker B: Il y a ça aussi.
[00:06:31] Speaker A: Ce qui va nous donner un meilleur contrôle sur les achats, les dépenses, sur les activités privées des personnes.
[00:06:40] Speaker B: Fait que ce mouvement-là qui se voulait rogue un peu au départ, puis à côté du système, tend à vouloir aussi être récupéré par le système dans un sens. Puis en fait, c'est aussi ce qui est arrivé à Sam Beckman-Fridge juste avant que son entreprise crashe. Il était en pourparler pour essayer de rendre ça mieux, plus solide, plus régularisé, plus dans le système, pour que justement ça tienne plus solidement, puis qu'il y ait en place des...
des mécanismes de vérification, etc. Pour qu'en fait, on n'ait plus, comme c'est déjà arrivé dans la crypto, bien, quelqu'un meurt, puis il meurt avec lui, 3 milliards, puis on ne sait plus c'est où.
[00:07:21] Speaker A: Oui, parce qu'il n'a pas son ordinateur personnel. C'est ça.
[00:07:24] Speaker B: Il est à côté de celui du fils à Biden.
[00:07:31] Speaker A: C'est ça. Mais en fait, c'est ce qui est arrivé. Il n'est pas mort.
Je sais pas si je devrais dire Bank Manfred, c'est pas ça que j'ai commencé ou Bank Manfred.
Il est pas mort, mais en l'espace de 2-3 jours, les 32 milliards, tout l'argent de FTX s'est envolé parce qu'il y a eu une panique à l'égal de la panique du crash boursier de 1929. C'est-à-dire, le mot s'est passé, à partir d'un tweet. Donc là, on retrouve Twitter, encore une fois, Twitter au cœur de cet univers-là aussi. D'un tweet de son compétiteur, de Binance.
Binance a eu vent d'irrégularité dans la gestion de FTX. Tu me corriges? C'est... a essayé de profiter de la situation en faisant une offre d'achat hostile, comme on dit. Hostile takeover. En regardant les chiffres ou en regardant plus avant, décide de retirer son offre d'achat.
[00:08:46] Speaker B: En fait, je ne vais pas te contredire, parce qu'on le découvre, c'est assez récent qu'on se plonge là-dedans, mais ma compréhension c'était qu'il y a quelques années, Binance avait acheté des parts de FTX.
et que récemment, quand Sam Beckman Freed s'est rendu compte, en novembre passé, qu'il n'avait pas assez d'argent pour rembourser le monde, qu'il commençait à vouloir retirer l'argent de sa compagnie parce qu'il avait peur que ça crashe, il a demandé l'aide de Binance.
[00:09:13] Speaker A: – Oh, OK.
[00:09:14] Speaker B: – Qu'il l'achète, en fait.
[00:09:16] Speaker A: – Oui.
[00:09:16] Speaker B: – Et Binance a saisi et a dit oui, parfait, je t'achète.
Et là, qu'est-ce qui s'est passé entre le moment où il a dit oui parfait, je t'achète et le moment où il a dit ben non, finalement, après avoir exploré comme il faut la compagnie, on a trouvé des irregularités, je t'achète plus, qu'il l'a fait crasher.
[00:09:33] Speaker A: Oui, je t'achète plus et je tweet, je le tweet.
[00:09:36] Speaker B: C'est ça. Oui, oui, tout à fait.
[00:09:37] Speaker A: Et là, ça a été la ruée vers, oh my God.
[00:09:39] Speaker B: Oui, mais donc, c'était pas comme tel un hostile takeover où il a essayé de l'acheter, c'est vraiment l'autre qui a demandé, tu veux-tu m'acheter? Ben bon, c'est de la sémantique, mais... OK.
[00:09:49] Speaker A: Parce que derrière cette histoire-là, il y a une histoire de deux compagnies rivales.
[00:09:56] Speaker B: Oui, de deux jeunes hommes amis qui ont chacun en peu de temps devenu des multimilliardaires et qui compétitionnent un peu pour être la figure emblématique de la crypto-monnaie.
[00:10:11] Speaker A: La Banque fédérale de la crypto-monnaie, ou le Dow Jones de la crypto-monnaie.
[00:10:16] Speaker B: Et donc, qui allait être, c'était un peu ça la compétition, qui en premier allait être la personne respectable, la personne qu'on peut dire, bien lui, il fait affaire avec les gouvernements, il s'est arrangé, c'est lui qui est solide, versus, parce que jusqu'à il n'y a pas longtemps, ce que je comprends, Binance est plus gros, mais était un peu moins légit. Il y avait plus de rumeurs qu'il avait fait des affaires croches, qu'il avait financé, parce que... Afghanistan. Ouais, c'est une bonne façon, la crypto, des fois, de passer de l'argent dans des guerres, des trucs, sans que ça paraisse. Puis Sam Beckman Freed avait comme un envolé de... délibéré, de vouloir se crédibiliser en étant... En finançant.
[00:11:02] Speaker A: Puis en finançant les démocrates. En finançant les démocrates. Ouais.
pour se donner un accès. Puis après, comme il réussissait bien et qu'il était une légende, bien là, on veut être vu à côté de lui. Il a un petit charme de jeune... de jeune de... Comment dire? Il paye pas de mine. C'est un peu comme Zouky quand il était plus jeune. Bonhomme qui paye pas de mine, puis qui, tout d'un coup, paf, est milliardaire, multimilliardaire, et devient un acteur important.
[00:11:32] Speaker B: Sam. Parce que nous, on hésite à savoir si on dit Bankman Freed ou Bankman Fried, mais de toute façon, ça importe peu. Tout le monde l'appelle Sam. T'as l'impression que c'est l'ami de tous. Dans les entrevues, c'est pas monsieur parce qu'il est jeune, il a l'air jeune, il a des gros cheveux. Tout le monde l'appelle Sam.
Et oui, tu te souviens, on a déjà terminé un podcast en parlant du culte de la personnalité. Mais c'est encore très front and center ici. Sa personnalité à lui, ce jeune génie, ça fait vraiment partie de l'histoire.
[00:12:07] Speaker A: Puis donc, pour des vieux, un peu comme Elisabeth Holmes, quand ça marchait bien pour elle, pour des vieux du Parti démocrate, par exemple, ou pour des vieux investisseurs, des gens d'une autre époque qui comprennent pas l'évolution, ce jeune...
Sam, qui a l'air juste sympathique, qui a étudié au MIT, c'est comme probablement un génie parce qu'il était à MIT. Il y a quelqu'un qui racontait que...
[00:12:43] Speaker B: Un signifiant pour un autre signifiant.
[00:12:45] Speaker A: Exactement, quelqu'un qui racontait qu'il était en train de négocier au téléphone avec lui, avec Sam, pendant que Sam jouait à un jeu vidéo, puis ils ont fait une transaction de des centaines de millions, et que celui qui est allé chercher l'argent pour le financer était extrêmement impressionné du fait que la transaction se passait, que l'échange se passait, la négociation se passait pendant qu'il jouait aux jeux vidéo. C'était un atout, quelque chose qu'il rajoutait au charme.
[00:13:19] Speaker B: Au charme, bien oui, écoute, il jouait à League of Legends pendant qu'il négociait un investissement de 560 millions d'un fonds d'investissement très connu et très sérieux. Puis les gars disaient, lui... J'adore ce gars-là. Il est « for real ». Écoute, il est tellement intelligent, il peut faire...
[00:13:34] Speaker A: Il est brillant, c'est ça.
[00:13:36] Speaker B: – Oui, oui, puis c'est comme Élisabeth Holmes, la preuve qu'il est brillant et que notre appréciation de son génie est juste, ben, il a fait le cover de Forbes.
[00:13:49] Speaker A: – C'est ce que les autres le disent.
[00:13:50] Speaker B: – Tout le monde le dit. Mais puis tout le monde le dit parce que tout le monde le dit. – Oui.
[00:13:56] Speaker A: C'est le phénomène le plus fascinant. À chaque fois, ça me resurprend. Ça revient tout le temps. C'est quelque chose qu'on retrouve partout, dans plein de domaines, et qui revient tout le temps. Et je ne me lasse pas d'être surprise à chaque fois que ça marche encore.
[00:14:13] Speaker B: Mais ce n'est pas nouveau de la dernière décennie, mais ce qui est nouveau, c'est que ce qui prenait avant 15, 20, 30 ans à bâtir comme l'imputation, prend maintenant un an ou deux.
[00:14:24] Speaker A: Oui.
[00:14:24] Speaker B: Parce qu'il a commencé sa FTX en 2018, mais au départ, c'était pas tellement gros, puis il a mené 2019. Ça fait deux, trois ans qu'on associe de la légende à son nom. C'est pas long, une légende, c'est quand même quelque chose. Oui. Les premières années, ça ne faisait pas d'argent, FTX.
Mais oui, c'est... Puis en fait, je ne sais pas si je devrais passer déjà là, parce que moi ce que je trouve compliqué à étudier un phénomène comme ça, c'est de différencier ce qui est arrivé, donc pourquoi FTX a crashé, ce qui est arrivé, C'est une question. Ce qu'il a fait, donc qu'est-ce qu'il a fait sans Manfred ou qu'il n'a pas fait, qui a fait que ce qui est arrivé est arrivé? Puis comment on l'a découvert?
Et tout ça est impliqué, mais pas la même chose. Mais là, bon, tout le monde en même temps, il vote sur une explication. Puis souvent, les projecteurs sont jetés sur un aspect plus que l'autre. Et c'est dur de défaire tout ça, surtout qu'on ne le sait pas encore. Le procès va commencer le 2 octobre 2023. Et c'est là qu'on va savoir est-ce que, parce qu'il y a différentes possibilités. Il y en a qui disent, bien, en fait c'est un peu son discours à lui, Sam, c'est qu'il a fait des erreurs, mais essentiellement son erreur c'est de ne pas avoir bien évalué les risques, comme tout banquier. À un moment donné tu fais des...
Tu achètes des compagnies, t'aides des compagnies, t'investis. Il y a des choses plus risquées que d'autres. Puis t'es dans une situation où les gens peuvent toujours demander de reprendre leurs billes. Fait qu'il faut que tu aies assez de liquide pour couvrir si tout le monde demande ses billes. Ou il faut que tu aies 10-15 % de réserve pour pouvoir assurer s'il y a quelque chose dans le système financier qui bouge. Puis qu'il y a mal géré le risque.
[00:16:21] Speaker A: C'est qu'en fait, au nom de la compagnie FTX, au nom, juste pour que je comprenne bien, au nom de la compagnie FTX, qui est une plateforme d'échange de crypto-monnaies, de sa propre crypto-monnaie à lui uniquement.
[00:16:37] Speaker B: Entre autres, non, non.
[00:16:37] Speaker A: Non, de toutes les crypto-monnaies. C'est comme une place publique où on échange de la crypto-monnaie. Oui. Lui perçoit un pourcentage à chaque transaction.
[00:16:48] Speaker B: Comme dans une banque.
[00:16:49] Speaker A: Et ça, c'est son profit à lui. Mais au fil des transactions, il devient tributaire, c'est-à-dire il devient une banque qui est une réserve de tout cet argent-là qui est transdigé sur sa plateforme.
[00:17:07] Speaker B: Mais c'est que l'affaire, c'est qu'il y a sa plateforme, FTX, mais il y a aussi, et c'est là la complexité de l'affaire, un fonds d'investissement Alameda Research qui l'a aussi fondé.
Ça n'est pas un stock exchange qui est une compagnie qui investit dans des compagnies. Mais là, c'est supposé être séparé.
[00:17:27] Speaker A: Là, il est passé 10 milliards de FTX à cette compagnie-là.
[00:17:34] Speaker B: Oui, c'est toute la question. Donc, c'est une des possibilités. Une des possibilités, c'est qu'il a pris l'argent du Stock Exchange, puis leur filer à sa compagnie d'investissement. La compagnie d'investissement a investi, a perdu. Puis là, à un moment donné, on s'est rendu compte que, bien, cette compagnie-là n'était pas solide, puis que pour se renflouer, se renflouait avec l'argent du monde dans le Stock Exchange et ou avec FTT, qui est sa crypto-monnaie.
Mais là, quand ton collateral, c'est une crypto-monnaie qui est à toi, si ça, ça tombe, tout tombe.
[00:18:13] Speaker A: C'est ça. Parce que comme ce qu'on disait tantôt, avant de commencer à enregistrer, c'est que sa crypto-monnaie, c'est comme une roche dont il décide lui-même qu'est-ce qu'elle vaut. C'est comme un objet sans valeur.
qu'il détermine valoir X montant d'argent. Donc, t'as une personne qui... C'est particulier, c'est vraiment... C'est comme si... Si tu me donnes un billet de 10 $, on va être d'accord tous les deux que le billet vaut 10 $, parce que c'est indépendant de nous. Et c'est indépendant de toute personne en particulier. Il y a pas une personne en haut qui décide.
que ce bout de papier-là vaut 10 dollars. C'est dans le système. Sa crypto-monnaie dépend... La valeur de sa crypto-monnaie, le FTT, est entièrement dépendante de sa volonté à lui.
[00:19:21] Speaker B: Il décrète.
[00:19:23] Speaker A: Sais-tu la même chose chez Binance?
Est-ce que c'est quoi les binances et les crypto-monnaies? Bitcoin, c'est-tu la même chose chez Bitcoin? C'est le marché qui décide la valeur d'un Bitcoin ou c'est quelqu'un?
[00:19:39] Speaker B: Non, ça finit par être le marché même. En même temps, c'est que tu vois, dans son cas à lui, FTT, c'est vrai que tu as raison. En partie, c'est lui qui pouvait des fois gonfler la valeur de sa propre crypto-monnaie, puis il pouvait même des fois acheter des choses en ayant comme, comment on dit collateral en français, en ayant comme, en se backant, en disant ben voici l'argent que j'ai avec ma crypto-monnaie, mais je viens moi-même de monter le prix. Fait que quand même. Puis là, ben c'est ce qui est arrivé aussi, son bras d'investissement achetait des choses, investissait.
[00:20:10] Speaker A: Donc ça c'est la compagnie Alameda.
[00:20:11] Speaker B: Qui était gérée par sa blonde, qui est aussi une jeune femme, Tout à même.
[00:20:17] Speaker A: C'est la même gang de monde. Ils sont quatre-cinq en gang, qui ont étudié ensemble, puis qui se tiennent ensemble, puis qui vivent pas loin, au Bahamas, l'un des autres.
[00:20:25] Speaker B: Exact. Fait qu'elle l'investissait entre autres en s'appuyant sur le FTT, puis c'est là que ça a fait crasher l'affaire, qui entre autres était...
détenu en partie par la compagnie rivale. Donc Binance saisit, détenait de l'argent dans FTT. Fait que quand lui s'est aperçu qu'il y avait une chance de les faire tomber, il a retiré son argent publiquement de FTT en disant que ce n'est pas assez solide. Fait que là, on s'est rendu compte que beaucoup de choses à l'Amida Research étaient financées par cette crypto-monnaie-là qui s'est mise à chuter en valeur parce que c'est cela qu'elle ne contrôle pas au complet. Je veux dire, il peut la monter, il peut jouer avec, mais si tout le monde décide que ça vaut plus rien, puis enlève tout son argent, ça tombe.
[00:21:10] Speaker A: Ça se dirait, il décrète, et si tout le monde le croit, c'est ça que ça vaut, et si personne le croit, c'est terminé.
[00:21:15] Speaker B: Exact. Parce que sinon, il l'aurait juste remonté, puis il n'aurait pas fait faillite. Ça fait que c'est tout un jeu de miroirs et de semblants, quand même.
[00:21:23] Speaker A: Oui, oui, tout à fait.
[00:21:25] Speaker B: Et ce qui est fascinant, et ce qui est nouveau à notre décennie, c'est que les choses vont beaucoup plus vite. T'as un tweet qui fait chuter quelque chose et que le tweet soit tout à fait juste ou non, si les gens décident qu'ils croient CZ et ils croient Binance puis ils pensent que FTX, que tout le monde pensait comme étant une compagnie hyper solide, en fait les gens croyaient que même s'il y avait quelque chose, c'est que si la crypto, le marché, le vaste marché de la crypto, était parfois en péril, on pouvait compter sur Sam pour acheter tout le monde, récupérer tout le monde et faire fonctionner ça. C'est comme ça qu'il se présentait. Mais bref, à partir du moment où...
CZ et Binance disent non à cette compagnie-là. On a trouvé des irrégularités. Et les gens ne croient plus. Bien, c'est une affaire de 24 heures, c'est une affaire de 48 heures. Les gens arrêtent d'y croire et retirent leur cash.
[00:22:25] Speaker A: Oui, en panique.
[00:22:26] Speaker B: Et là, c'est un run for the bank. C'est comme une banque ordinaire. Puis, je veux dire, c'est un phénomène fascinant. C'est arrivé cette semaine quand le Silicon Valley Bank est tombé.
que ce soit juste ou non, ce « self-fulfilling prophecy », c'est que tout le monde se met... Tu te rappelles-tu le film « Mary Poppins »? Oui. Il y a ça, à un moment donné, t'as le petit garçon Michael qui se fait garder par Mary Poppins, le tout petit garçon qui va à la banque de son père.
Puis il y a de l'argent. Il y a deux penses.
Puis le vieux banquier arrive et dit « Ah mon petit garçon, donne-moi ton argent, je vais l'investir et plus tard, tes deux petites pièces de monnaie, ça va valoir beaucoup plus. » Puis le petit garçon, il veut pas, parce qu'il aime ça les avoir dans ses mains, puis c'est son argent, puis tu sais, le concept de « Donne-moi-les, je vais les faire fructifier, je veux les garder, je vais m'acheter des bonbons avec. » Fait qu'il dit « Non, je les veux, je les garde. » Puis le vieux bonhomme, il dit « Non, non, non, non. Donne-moi-les, je vais les faire fructifier, ça va falloir beaucoup plus. » Mais il dit « Non. » Puis bon, il y a un échange, puis finalement, il part en courant en disant « Je veux garder mon argent. » Puis là, tout le monde se met à penser que la banque a besoin de son argent.
Parce que la banque est en déroute. Fait que là, on voit les gens courir. C'est littéralement un run for the bank. Parce que là, tu te dis, OK, moi, j'ai toutes mes économies dans cette banque-là.
Il faut que je sorte, que je run vers la banque, d'où l'expression. Dans ce temps-là, c'était pas par ordinateur. Il faut que j'aille sur place, que je cours vers la banque. Fait que là, tout le monde court vers la banque, puis il y en a qui réussissent à sortir leur argent, jusqu'à temps que les portes se ferment. Puis là, il cogne sur les portes, et il est trop tard. Bien, c'est ce qui s'est passé. Il y a eu...
[00:24:21] Speaker A: Je le regarde. Encore, ça fait longtemps, Mary Poppins.
[00:24:24] Speaker B: Il y a eu un run vers FTX et il n'a pas pu couvrir les gens.
C'est là, d'où l'idée aussi de faire le podcast là-dessus. C'est là quand même quelque chose de saisissant. C'est en l'espace de 48, 72 heures, Sam McMunfrid, il passe de, oh oh, je pense qu'il y a quelque chose, je pense qu'il y a un risque. On ne pourra peut-être pas s'en sortir.
[00:24:48] Speaker A: Tout ça sur Twitter. Ça c'est sur Twitter encore.
[00:24:51] Speaker B: Oui, oui. Ah bon ok, je suis fait. Il faut que je demande à Binance de m'acheter. Quand même, je demande à mon rival de m'acheter.
je perds beaucoup de galons. Le rival dit finalement, je t'achète pas, je te garde crashé. Puis en 72 heures, c'est terminé, le 32 milliards vaut rien du tout. Puis quelques semaines plus tard, il y a des dizaines d'accusations faites contre lui, de fraude, etc. Est-ce qu'il y a eu fraude délibérée ou il y a eu malencontreusement des erreurs parce que...
Ou.
[00:25:30] Speaker A: Il y a eu un troisième... Il y a d'autres possibilités aussi. Je ne sais pas c'est quoi les hypothèses qui circulent, mais...
Tu sais, on a parlé à différents moments de la question de la vérité puis du mensonge, puis de ce que ça veut dire, qui n'est pas si simple. Mais c'est vrai que tu peux t'embarquer à un moment donné, faire le choix de jouer avec la réalité, en l'enveloppant de mots, tu sais, en te trouvant un porte-parole, tu sais, tu trouves... Bon, ton machin, il est pas super développé encore, mais t'as été endossé par un acteur très connu. Et donc, cette petite entorse à la réalité est pas si grave au début parce que le fait d'être endossé par l'acteur connu, Le rang réel, ça amène de l'eau à ton moulin, puis là, tu peux dire de plus. Sauf que de petits mensonges en petits mensonges en petits mensonges, tu peux finir tellement noyé, puis de comprendre toi-même aussi. Tu peux être parfaitement conscient que tu bullshites, mais être pas capable de te démêler toi-même dans ta tête... de ce qui est vrai quand c'est devenu gros.
Tu sais, dans le sens, c'est pas des mensonges de bonne foi, c'est pas des mensonges de mauvaise foi. C'est jouer le jeu, en fait, du marketing et des apparences. Mais ce jeu-là, il a un prix à la fin.
Il peut avoir été complètement débordé et confus parce que lui-même, plus capable de différencier ce qui est correct, ce qui ne l'est pas, ce qui est vrai, ce qui ne l'est pas.
[00:27:23] Speaker B: Oui, oui, tout à fait. Mais surtout qu'on peut s'imaginer Tu sais, t'as 25 ans, 26 ans, tu démarres une compagnie, puis en quelques années, ça devient quelque chose qui a une valeur de 32 millions. Tout ce que tu fais, ça fonctionne. Tout le temps. C'est facile. Je veux dire, tu joues à League of Legends, puis les gens, les compagnies d'investissement investissent des millions et des millions. Tout va bien. Puis sa compagnie allait bien. Il y a ça aussi. Ça fait qu'il n'y avait pas de raison Ce n'est pas comme si les gens avaient arrêté d'utiliser le stock exchange. Il n'y avait pas de problème. Ça a été un problème momentané. C'est ça qui rend ça difficile. Lui, il dit entre autres, s'il y avait eu plus de temps, il aurait pu régler. Selon toute vraisemblance, et c'est vrai, il n'y avait pas de raison de ne pas pouvoir régler le problème, tout fonctionnait. Mais à partir du moment où les gens se disent, non, cette compagnie-là, c'est un mirage, je ne prends pas de chance, je retire tout, là, tu as comme quelques jours pour couvrir. Mais si tu peux rassurer, tu peux gagner du temps, et si tu gagnes du temps, il y a beaucoup de chances que ce soit correct. C'est ce jeu-là aussi. C'est quand même très particulier. Donc, ce n'est pas une situation où tu dirais, regarde, c'est une compagnie, Ils vendent des sofas. Les gens n'achètent plus de sofas. La mode est changée. Ils ont un inventaire de sofas incroyable. Ils ne peuvent pas le liquider. En plus, ils ont des loyers n'en plus finir. Ils ne peuvent rien faire. C'est fini. Il faut qu'ils fassent faillite. Ils ont des dépenses énormes. Ils n'ont plus d'argent qu'ils ont. C'est ce que c'est. Lui, tout allait bien. L'argent rentrait. Tout fonctionnait. C'est juste que là, son bras d'investissement a fait des mauvais investissements.
Et les gens se sont rendus compte que ce qu'ils mettaient en jeu pour couvrir ces investissements-là n'était peut-être pas aussi solide qu'on pensait. Mais c'est une affaire de confiance qui a chuté. Ce n'est pas un produit.
[00:29:29] Speaker A: Mais il n'y a pas la dimension de... C'est vrai que c'est la confiance, mais justement, il n'y a pas la dimension de...
Je m'inscris sur FTX pour faire des transactions de mon propre argent en crypto-monnaie. Je ne me suis pas inscrit sur FTX pour financer une compagnie qui fait avec mon argent des investissements dont je ne suis pas au courant.
[00:29:53] Speaker B: Et qui sont risqués. Oui, tout à fait. C'est là que si c'est ça, et c'est vraiment ça pour le rendre simple, ça c'est illégal.
[00:30:00] Speaker A: Mais c'est ça qui est arrivé.
[00:30:01] Speaker B: Ça c'est de la fraude. Lui, ce n'est pas ça qu'il dit.
Puis le procès n'a pas encore eu...
[00:30:05] Speaker A: C'était indépendant l'un de l'autre, puis là on dit, mais comment ça, il y a 10 milliards qui est passé d'un à l'autre?
[00:30:11] Speaker B: Mais lui, il ne dit pas clairement, parce que bon, il faut le dire, ce qui est très particulier dans cette histoire-là aussi, donc ça s'est passé au mois de novembre passé, 2022, 7, 8, 9, c'est quelques jours, 6, ça s'embranle, 7, 8, 9, c'est fini. Ce qui est très particulier, c'est qu'habituellement, quand quelque chose comme ça arrive, la personne se met cachée dans son coin, les avocats disent pas en pas, Il va avoir un procès, puis on va préparer ta défense, puis la vie va suivre son cours. Lui, il n'a pas écouté ses avocats, il n'écoute pas ses avocats. Il continue à tweeter, il continue à répondre, et il continue à faire des longues entrevues où il explique ce qui s'est passé et ce qui ne s'est pas passé. Ce qui est aussi un phénomène tout à fait contemporain.
d'une nouvelle génération. On ne voyait pas ça avant. Quelqu'un qui se faisait arrêter, qui continuait à faire des entrevues. De toute façon, il n'aurait pas eu les possibilités de lui continuer à tweeter, il continuait à décrire ce qui se passait.
Mais donc, dans ses explications, parce qu'on a sa version, il fait des entrevues avec des journalistes du New York Times et d'autres. Ben, es-tu l'écouté? Ses explications sont, pour être généreux, assez confuses quand même.
[00:31:26] Speaker A: Oui, t'es généreux.
[00:31:31] Speaker B: D'accord, t'es généreux. En fait, pour être généreux, on pourrait dire qu'ils sont complexes et qu'on s'y connaît pas assez pour comprendre.
[00:31:40] Speaker A: Oui c'est ça.
[00:31:40] Speaker B: Mais on peut aussi dire que c'est confus et que c'est pas clair.
[00:31:43] Speaker A: Oui c'est ça.
[00:31:44] Speaker B: Parce qu'à un moment donné, il y a la question. Parce qu'on lui demande, Sam, est-ce que tu prenais le cash du monde qui utilisait ton stock exchange comme lieu d'échange et que malgré ce que tu avais explicitement dit, que cet argent-là n'était pas pris pour être investi ailleurs, tu le garrochais à ton bras d'investissement pour investir et donc tu jouais l'argent des autres sans qu'ils le sachent? C'est ça qui s'est passé? Sa réponse est non.
Puis là, après ça, c'est mais, puis l'explication qui en suit.
[00:32:16] Speaker A: Puis j'en sais pas assez. Il faudrait que j'ai pas accès à l'information. Oui, c'est ça, des mots, des mots, des mots, des mots. Qu'est-ce qu'il dit, en fait? Qu'est-ce qu'il dit, en fait? Je sais pas. Je l'ai écouté. J'ai pas compris sa réponse, pas du tout.
Puis c'était à peu près la même réponse pour tout. C'est-à-dire, je parle beaucoup et longtemps en disant « encore » comme si j'aurais expliqué quelque chose qui devrait être clair. Je dis beaucoup de mots et j'ai un petit air de contri, de « cute » jeune homme qui était comme, bon... Moi, je peux pas dire que c'était tellement confus, parce que je comprends pas vraiment bien comment ça fonctionne, la crypto-monnaie.
Mais je peux te dire...
que pour quelqu'un qui comprend pas très bien comment ça fonctionne, la crypto-monnaie, c'est pas ça qui va t'aider à comprendre. Puis c'est pas ça qui va t'aider à comprendre ce qui s'est passé non plus. Puis même si, personnellement, je ne comprends pas la crypto-monnaie, je peux comprendre qu'est-ce que ça veut dire une transaction, puis je peux vouloir savoir comment 10 milliards de dollars passent d'une entreprise à une autre entreprise, puis c'est quoi les liens entre ces entreprises-là. J'ai pas besoin d'être experte en crypto-monnaie.
Donc, ce n'est pas mon ignorance qui rend ça totalement confus.
[00:33:44] Speaker B: Tout à fait. Je suis d'accord.
On l'a vécu souvent en psychanalyse. Ça peut être très complexe la psychanalyse. Quelqu'un me parle et tu ne comprends pas. À un moment donné, tu te dis pourquoi je ne comprends pas parce qu'en même temps...
Parce que c'est quelque chose des fois de manquer certaines subtilités ou pas être capable de le redire d'une façon éloquente. Mais c'est une autre chose de dire, maintenant je comprends même pas ce que je comprends pas. Je vois pas où ça se place. Et la question est pas si complexe.
[00:34:13] Speaker A: C'est ça.
[00:34:14] Speaker B: Dans un sens.
[00:34:15] Speaker A: C'est ça.
[00:34:15] Speaker B: Est-ce que tu garrochais de l'argent qui était pas à toi, à ton bras d'investissement?
[00:34:20] Speaker A: Si t'es innocent, la réponse c'est non. Et donc qu'est-ce qui est arrivé?
Oui.
[00:34:27] Speaker B: Il n'y a pas 40 possibilités.
[00:34:29] Speaker A: J'aurais dû, si j'y avais pensé. En anglais, il y a un mot pour ça, c'est la word salad, qui est une macédoine, on devrait l'appeler.
[00:34:38] Speaker B: Oui, c'est ça.
[00:34:40] Speaker A: Une macédoine verbale, c'est un peu...
L'effet que ça donnait.
[00:34:45] Speaker B: Moi, ce que je comprends dans ce qu'il dit, c'est Alameda Research, c'est à lui, il est propriétaire, mais comme c'était assez incestueux comme relation, il ne voulait pas s'en mêler.
[00:35:00] Speaker A: Pour ne pas que sa blonde soit choquée, c'est ça?
[00:35:02] Speaker B: Justement pour ne pas que ça paraisse mal parce qu'il ne devait pas être impliqué.
Là où il aurait dû être très impliqué pour savoir qu'est-ce qui se passait, il était comme délibérément pas impliqué dans ce qu'il faisait pour pouvoir se concentrer sur quelque chose qui était déjà assez gros, FTX. Et donc, les investissements dans la Media Research et les risques qu'il prenait et comment l'argent était décrit comme étant... L'argent qui passait non pas de lui à Alameda Research comme une fraude comme on disait tantôt, mais de Alameda Research à FTX parce que ça allait aussi de l'autre côté.
Il y a eu des problèmes comptables en fait. À un moment donné, on ne savait plus qui était à qui, puis qui était à quoi, puis c'était quoi le pourcentage de risque. À un moment donné, il n'y avait personne qui était là pour gérer le risque.
Et c'est autour de ça qu'il y a eu un enjeu, mais que, donc, il n'a jamais voulu frauder personne.
Et je pense que ça va être autour de ça sa défense. Et puis peut-être que ça tient. Frugally, frugally, invested in the door. To be specific, in the doors, terms, mouselé, grubs, fidelity, fiduciary, bank.
Alors, il y a une chose, ben il y a plein de choses dans cette histoire-là qui m'ont... qui m'ont shaké. Et des fois, je pense que c'était comme ça, mais moins que moins, il y a des fois, il y a des affaires qui me jettent à terre et me...
C'est le moment dans lequel je suis, mais plus tard, ça m'apparaît moins punché qu'initialement. Mais là, je pense que non. Une des affaires dans cette histoire-là qui m'a beaucoup, beaucoup interpellé, c'est la part de Kevin O'Leary, Mr. Wonderful.
qui est un investisseur très connu, qui a été connu, entre autres, en étant un des animateurs dans l'émission Shark Tank aux États-Unis. Tu sais, c'est quoi, hein? Les gens arrivent avec une idée de business, puis ils expliquent leur idée à quatre, cinq investisseurs, puis les investisseurs les écoutent, puis ils décortiquent si c'est bon ou pas bon, puis ils décident sur le champ d'investir ou non dans la compagnie.
[00:37:31] Speaker A: Il était aussi dans Dragon Den, c'est lui? Exact, oui.
[00:37:36] Speaker B: Et donc, il s'est appelé Mister Wonderful pour faire le show, puis tout ça.
Et il était un porte-parole de FTX, donc il était pas mal impliqué. Et il y avait de l'argent d'investi qui a perdu.
Et donc, comme il est très médiatisé et très connu, c'est souvent vers lui qu'on s'est retourné en disant « Mais qu'est-ce qui t'es arrivé? Qu'est-ce que t'en penses? » Et il est allé même témoigner dans des commissions aux États-Unis.
Il a vraiment un profil très médiatisé. Et donc, il a dit plein, plein de choses qui m'ont interpellé parce que c'est quelqu'un qui communique bien pis qui a pas mal de panache. Mais bref, à un moment donné, on lui a dit « Mais là, Kevin, Mister Wonderful, ce qu'on découvre en explorant ce qui s'est passé, parce qu'il y a quelqu'un qui a été nommé pour explorer ce qui s'est passé, pour gérer la banqueroute, et prendre le contrôle de FTX, puis essayer de récupérer de l'argent, puis faire le ménage. Et la personne qui est responsable de ça découvre que c'est un bordel complet, que c'est un foutoir, qu'en fait c'est des...
En fait, la description qu'il fait, c'est que c'est plein de jeunes gens qui sont devenus très riches très vite et qui n'ont pas mis de contrôle en place et que les choses de base ne sont pas faites. Il y a plein d'exemples qui ont couru dans les médias, dont entre autres, quand les gens dépensent pour de la nourriture, pour de l'immobilier, pour toutes sortes de choses.
Des fois, il y a une partie que tu peux te faire rembourser par ta compagnie. Mais dans une compagnie qui est bien structurée, il faut que tu ailles d'une facture. Puis tu te dis, voici, j'ai dépensé 1000 $ pour un souper. Mais il y avait une raison pourquoi je vous demande d'être remboursé. C'est que c'était lié à mon travail. Puis FTX, c'était le bord de la monde.
Ils laissaient ça sur des voicemails. L'argent volait de partout. C'était l'opulence complète. La compagnie augmente de milliards en milliards à chaque année. Mais bref, ils ont dit, comment ça se fait que vous et tant d'autres fonds sérieux, des fonds d'investissement très connus et reconnus, pour faire des due diligence implacables, c'est ça leur business, c'est qu'ils prennent une compagnie, puis ils l'inspectent, puis ils décident s'ils vont investir des millions, c'est parce qu'ils voient le potentiel, puis les faiblesses, puis la robustesse de la fin. Comment maintenant qu'on découvre que c'était un bordel. Comment ça vous avez investi? Qui a fait le due diligence? Là, Mr. Wonderful, il dit, écoute, il n'y a pas de doute que moi et plein de mes amis investisseurs, on a l'air stupides, on ne peut pas faire autrement, admettre que... – La porte ne roulait.
[00:40:30] Speaker A: Pas pour nous autres.
[00:40:31] Speaker B: – Que c'est tout crash.
[00:40:32] Speaker A: – Oui.
[00:40:32] Speaker B: – Mais, à un moment donné, il dit la chose suivante.
I guess we all relied on each other's due diligence.
[00:40:43] Speaker A: Exactement.
[00:40:45] Speaker B: C'est ça qui s'est passé.
[00:40:46] Speaker A: Exact.
[00:40:47] Speaker B: Comme il se passe si souvent.
[00:40:49] Speaker A: Exact.
[00:40:50] Speaker B: Donc ce que ça veut dire quoi, donc c'est que chaque personne dit, moi j'ai pas le temps, pis je veux pas perdre cette opportunité-là, mais si lui embarque, j'imagine qu'il a fait ce qu'il avait à faire, pis là on dit, Même chose. L'autre fonds est embarqué, donc ça doit être correct. Mais ça, cet effet de groupe-là, ça s'applique à tellement d'autres choses et ça explique tellement de choses. Des fois, on se demande, mais ça doit être vrai, ça doit être sérieux. Ils sont 14 experts à le dire.
[00:41:27] Speaker A: Avec assurance.
[00:41:28] Speaker B: Oui.
Là, t'es qui toi pour penser qu'ils ont tort?
[00:41:33] Speaker A: Puis on les présente comme ça, c'est un expert de telle université, de... Il connaît, il a tant d'années et.
[00:41:40] Speaker B: Donc... Et des fois ceux qui les remettent en question se font vraiment barouetter parce qu'ils disent, toi t'es qui? Toi, tu remets en question tous ces experts qui sont de différents endroits. Alors comme ils sont de différents endroits, c'est pas un groupe homogène, je veux dire, on doit leur faire confiance. Et l'argument qu'on dirait à la personne qui s'objecte, c'est voyons, c'est quoi, c'est un truc de complot, penses-tu vraiment qu'il y a une personne en haut d'eux, qu'ils ont tous, qu'ils ont convaincu de tous faire la même chose, ça n'a pas de sens, c'est pas comme ça que ça fonctionne, ils sont tous indépendants et c'est un peu...
C'est un truc de complot, qui ne tient pas à penser qu'on a pu... Mais en fait, la psychologie de la psychologie, les effets de groupe montrent que souvent, tu n'as pas besoin de quelqu'un qui dit qui dit aux gens quoi dire. Chaque personne répète la même chose parce que l'autre l'a dit. On l'a vu souvent dans l'histoire. Je veux dire, pourquoi il y a des médecins qui, à un moment donné, répétaient tous, un après l'autre, que la cigarette, c'était correct? C'est qu'ils se fiaient sur l'autre, qu'ils se fiaient sur l'autre. Puis on est pareil. Je veux dire, à un moment donné, tu suis un cours, quelqu'un dit quelque chose, tu le répètes, puis tu l'écris, puis...
[00:42:59] Speaker A: Tu l'enseignes.
[00:43:00] Speaker B: Puis tu l'enseignes.
[00:43:01] Speaker A: C'est ça à qui tu l'enseignes. Ça doit être vrai, je l'ai appris.
puis ils vont répandre. Oui.
[00:43:07] Speaker B: C'est fascinant quand même.
[00:43:09] Speaker A: Ce n'est pas nécessairement des histoires de quelqu'un de maléfique qui, tu sais, ton boss te dit de parler comme ça, donc tu parles comme ça. C'est simplement un effet de circulation de mots.
[00:43:26] Speaker B: Oui, ce qui se passe, c'est des mots.
[00:43:28] Speaker A: C'est de la foi en fait. Souvent, oui.
Il y a des choses qui ont été proches de ça, qui ont été expliquées il y a très longtemps en psychologie sociale. L'idée, par exemple, il y a eu un événement, je ne me souviens plus le détail, à Boston ou Chicago, dans les années 60, une femme qui s'est fait violer.
Au vu et au su, beaucoup de gens qui habitaient dans des appartements, dans des buildings autour d'où ça se passait, et personne n'a appelé la police. Personne n'a appelé la police. Et l'examen de pourquoi personne n'a appelé la police, a amené à se rendre compte que tout le monde pensait que le voisin l'avait fait. Donc il y a le phénomène de diffusion de la responsabilité qui est un phénomène social naturel. Naturel entre guillemets, dans le sens où qui arrive souvent, qui est une norme. La diffusion de la responsabilité. Si je ne suis pas directement interpellée, bien, je pense que c'est quelqu'un d'autre qui s'en occupe. Puis t'as ça quand tu fais des cours de premier soin, on t'apprend, entre autres, sur le site, à l'arrivée, t'sais, dans un accident, à prendre le contrôle pour qu'il se passe quelque chose et à déléguer individuellement des responsabilités. À pointer une personne du doigt, à lui dire, va, toi, t'appelles la police, toi, tu fais ceci, parce qu'on veut contrer l'effet de les choses se diffusent, puis personne ne fait rien, puis à la fin, on se demande, mais pourquoi personne n'a rien fait? Ça, c'est un des éléments du...
spécifique du même phénomène, la diffusion de la responsabilité, puis tu as tout ce qui est l'illusion que quelque chose qui est répété par plusieurs personnes est vrai à cause du nombre de personnes qui le répètent. C'est comme une illusion cognitive. Tu n'as pas besoin d'interroger une information si tu l'as entendue plusieurs fois. Les propagandistes le savent.
Tu sais, on entend-on parler...
parce que j'apprends à travers elle ou à travers mon intérêt pour comme ce qui se dit à son sujet, ça m'intéresse. Je suis curieuse. Ce qu'elle fait, c'est un peu comme si elle n'avait pas d'intérêt.
C'est quelque chose que les relations publiques, les firmes de relations publiques font aussi et que j'imagine FTX a fait aussi pour devenir aussi visible aussi rapidement. C'est inonder la place publique avec des informations à ton sujet, mais à travers différentes sources.
qui donne l'impression à ceux qui lisent un article que c'est un journaliste de cette revue-là qui a écrit l'article et que l'autre revue dit la même chose ou quelque chose de similaire et donc que c'est un autre journaliste qui a.
[00:46:58] Speaker B: Fait sa recherche indépendamment de l'autre.
[00:47:00] Speaker A: C'est ça. Alors que c'est elle qui distribue des communiqués de presse à un une journée, à l'autre une autre journée, à l'autre une autre journée régulièrement.
[00:47:09] Speaker B: On pense qu'elle a fait ça ou on sait pas mal qu'elle a fait ça?
[00:47:11] Speaker A: On le sait, on le sait qu'elle a fait ça.
[00:47:15] Speaker B: Ah oui, quand même. Oui. Est-ce qu'en passant, dans son cas, elle sort un peu de l'idée que c'est quelqu'un qui fait juste subir les médias C'est une valeur pour elle. Elle aimerait bien... Elle a un peu plus de... Oui, oui.
[00:47:32] Speaker A: Elle est connue pour dépenser beaucoup d'argent en relations publiques. Elle a été accompagnée par l'agence de relations publiques de Barack Obama pendant des années, entre autres. Sunshine Sachs, qu'elle s'appelle.
[00:47:46] Speaker B: Oui, c'est ça, on n'en a pas parlé beaucoup, mais c'est vrai que toute cette idée-là des relations publiques et ou de la propagande ou de comment on fait pour convaincre des gens, c'est tout un phénomène en soi.
[00:47:59] Speaker A: Puis qui appelle, tu sais, comme qui est du registre de la psychologie sociale aussi, parce qu'on s'appuie sur une tendance humaine à raisonner d'une certaine façon en fonction d'un certain nombre ou d'un certain type d'informations, comment les choses sont amenées. Puis c'est vrai, pour des histoires humaines ordinaires, un accident, qui est-ce qui s'en occupe? Le réflexe, c'est de ne pas s'en occuper. Et c'est comme ça qu'on peut arriver à ce que personne se sente... personne âgée, s'il n'y a aucune action qui se passe. Mais c'est vrai, au niveau des investisseurs, Si un dit ci et l'autre dit ça et l'autre... Donc, comme tu dis, on se fie tous à la réputation ou à ce qu'on pense de notre ami investisseur pour se faire nous-mêmes une tête sur notre investissement. Donc, on va agir comme lui. Et après, on va aller sur les tribunes dire que c'est une bonne façon d'agir, recommander aux gens d'agir comme nous. Mais ce sur quoi on s'appuie, c'est sur l'opinion de l'autre et de l'autre et de l'autre qui, lui, s'appuie sur notre opinion à nous.
[00:49:19] Speaker B: Oui, oui, c'est ça. Puis les médias sociaux font en sorte maintenant que tout ça se recours au circuit d'une façon très condensée, très vite, et que tu peux avoir l'impression que, écoute, j'entends la même info de partout, de tellement de gens que...
ça devient très crédible.
[00:49:33] Speaker A: Oui.
[00:49:34] Speaker B: Je veux dire, partout où tu le gardes, on te répète cette même info. Et en fait, même une façon des fois de douter de la véracité de l'info, c'est toujours les mêmes expressions qui sont employées de partout.
[00:49:45] Speaker A: Exactement. Oui, c'est ça.
[00:49:46] Speaker B: Parce que ça met en doute l'indépendance de chacun, parce que si chacun est indépendant, pourquoi ils utilisent toujours la même expression convenue, des fois qui apparaît répétée?
[00:49:56] Speaker A: Oui, puis tu le vois, des mots qui apparaissent tout d'un coup, comme s'ils avaient toujours existé. Ils sont dans la bouche de tout le monde, puis tu les avais jamais entendus avant. Il y a comme des contagions comme ça, spontanées, t'as l'impression.
[00:50:09] Speaker B: C'est beau, c'est beau, c'est des phénomènes. Ça me vient en tête, peut-être que c'est un apparté qui n'est pas lié, mais des fois, quand on pense à des choses, on finit par les dire et on se rend compte du lien. Tu sais, dernièrement, il y a eu un déraillement de train en Ohio.
Ça a causé un désastre monumental. Puis, il y a quelqu'un responsable au gouvernement, qui était comme la figure responsable, j'oublie son nom, à qui on a reproché de ne pas être présent sur les lieux, de ne pas s'être déplacé.
et d'aller voir les gens de la place, c'est quoi, c'est East Palestine en Ontario?
[00:50:48] Speaker A: Oui, oui.
[00:50:49] Speaker B: Fait qu'on lui a reproché de ne pas être là. Et dans les faits, c'est pas que tant que ça, c'est lui qui aurait mis son sou, puis qui serait mis à pelder de la terre pour aider les gens, mais tu sais, des fois, il y a quelqu'un responsable qui vient, puis qui constate.
[00:51:02] Speaker A: Symboliquement, déjà.
[00:51:03] Speaker B: Symboliquement, bon. Puis on lui a beaucoup reproché en boucle.
Et donc, pendant des jours et des jours et des jours, il passe au cache. Puis à un moment donné, il est allé finalement. Et là, le journaliste lui demande, pourquoi ne pas être venu avant? Je veux dire, qu'est-ce qui vous empêchait d'être venu? Comment ça se fait? Puis là, t'as vraiment la question, mais t'as lui, il est tout seul devant son micro. C'est comme un moment quand même, ça fait des jours. Qu'est-ce qui va répondre? Et là, il a fait une réponse.
C'est sûr qu'il a été planifié et aidé de relations publiques. Et sa réponse essentiellement, c'était de dire, ma tendance naturelle quand il y a des crises comme ça, moi, ma personnalité, c'est de tout de suite aller sur le terrain.
Par contre, je dois respecter certaines façons de procéder où, dans le créneau dans lequel je suis, il y a des gens experts en cynisme qui vont sur le terrain et c'est eux qu'on en voit d'emblée.
Donc je dois me plier à ça. Là, c'est toute la question de savoir à quel moment j'interviens, à quel moment j'imagine qu'ils ont fait assez de travail pour que je puisse y aller. Est-ce que j'ai pris la bonne décision? Est-ce que dans cet équilibre-là qu'on doit trouver, j'ai trouvé le bon moment? Probablement que non.
Si c'était à refaire, je viendrais un peu plus rapidement dans cette espèce de dilemme-là. Mais écoutez, c'est pas simple. J'ai comme combattu mon élan naturel à me présenter dès le lendemain. Est-ce que j'ai trop attendu peut-être l'avenir de notre... Ah là, vous grandis là, je veux dire. Il a tellement bien placé les enjeux qu'il n'y a pas eu d'autres questions, puis c'est terminé. Puis c'est beau à voir.
[00:52:58] Speaker A: Oui. Parce que tu me disais sa réponse, puis je me sentais m'énerver. Blablabla. C'est ça que j'entendais.
[00:53:08] Speaker B: Mais ça fait partie du word salad aussi, non?
[00:53:10] Speaker A: Oui, mais aussi c'est la question...
La question elle-même fait partie de ce système-là, c'est-à-dire le journaliste qui l'attend de pied ferme pour lui demander pourquoi il n'est pas venu plus tôt, fait aussi partie de tout ce système-là. C'est-à-dire, c'est quoi que ça aurait changé, qu'il vienne plus tôt ou pas plus tôt, ça aurait rassuré qui? Est-ce que tu lui poses cette question-là pour le coincer? Bien oui, attends-toi à ce qu'il te réponde quelque chose pour se décoincer. Puis en quoi est-ce qu'on est tous plus avancés par ça?
qu'est-ce que ça a changé aux opérations, au dénouement de la situation?
[00:53:48] Speaker B: Rien du tout?
[00:53:49] Speaker A: Ha!
[00:53:49] Speaker B: Ha!
[00:53:49] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:53:50] Speaker B: Ha! Ha!
[00:53:50] Speaker C: Ha! Ha! Ha!
[00:53:50] Speaker B: Ha!
[00:53:51] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:53:51] Speaker B: Ha! Ha!
[00:53:52] Speaker C: Ha!
[00:53:52] Speaker B: Ha!
[00:53:52] Speaker C: Ha!
[00:53:52] Speaker B: Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:53:55] Speaker C: Ha!
[00:53:55] Speaker B: Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:53:57] Speaker C: Ha!
[00:53:57] Speaker B: Ha! Ha!
[00:53:58] Speaker A: Ha!
[00:53:58] Speaker B: Ha!
[00:53:58] Speaker C: Ha!
[00:53:58] Speaker B: Ha!
[00:53:58] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:53:59] Speaker B: Ha!
[00:53:59] Speaker A: Ha!
[00:53:59] Speaker C: Ha! Ha!
[00:53:59] Speaker B: Ha!
[00:53:59] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:54:00] Speaker B: Ha!
[00:54:00] Speaker A: Ha!
[00:54:00] Speaker B: Ha! Ha!
[00:54:00] Speaker C: Ha!
[00:54:00] Speaker B: Ha!
[00:54:00] Speaker C: Ha! Ha!
[00:54:01] Speaker B: Ha!
[00:54:01] Speaker C: Ha! Ha!
[00:54:01] Speaker B: Ha!
[00:54:01] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:54:01] Speaker B: Ha!
[00:54:01] Speaker C: Ha! Ha! Ha!
[00:54:02] Speaker B: Ha!
[00:54:02] Speaker C: Ha! Ha!
[00:54:02] Speaker B: Ha! Ha!
[00:54:03] Speaker C: Ha!
[00:54:03] Speaker B: Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:54:04] Speaker C: Ha! Ha! Ha! Ha! Ha! Ha!
[00:54:05] Speaker B: Ha! Ha qui ont pour seul but de faire bien paraître en contrôlant la réponse, en délimitant soi-même. On entend ça toujours, toujours.
Ce qui fait qu'à un moment donné, ce n'est pas si simple, dans la multitude incommensurable d'informations qu'on reçoit, de trouver des gens qui parlent un peu plus d'une position subjective ou un peu plus vraie ou qui admettent des affaires. Parce que tout ce blablabla, je veux dire, a aussi l'effet mané de dire, à quoi bon écouter ça?
[00:54:43] Speaker A: Oui, mais c'est aussi difficile, c'est ça, à quoi bon, parce que c'est difficile, voire quasiment impossible de discriminer ce qui est de l'information qui est pertinente de ce qui est juste des mots.
ou même des articles complets, ou même.
[00:54:59] Speaker B: Des journaux complets qui... Des fois, des pans d'études complets.
[00:55:02] Speaker A: Des pans d'études complets qui sont comme... Des mots. Ils appellent ça en anglais des puff pieces, qui sont du puff, du flaflaf. Faire la différence entre l'information Juste de l'enfilage de mots dans une optique de relations publiques ou de militance aussi, ou de vendre ta plateforme d'échange de crypto-monnaies, c'est vraiment difficile.
[00:55:36] Speaker B: Ce qui fait que c'est quand même un effet pervers de la montée en flèche depuis quelques décennies, en fait, dans l'histoire du monde. C'est assez récent, des films de relations publiques qui disent aux gens comment parler, quoi dire, comme.
parce que finalement, ça fait qu'il y a une firme de relations publiques qui dit à quelqu'un quoi dire, et l'autre personne répond avec sa propre firme, qui fait que c'est des deux dialogues de saut, deux dialogues en parallèle, mais que l'enjeu n'est pas discuté ou que tout devient une espèce de grande mélasse.
[00:56:10] Speaker A: Ce qui fait qu'on va te vendre du pétrole écoresponsable pour l'avenir de nos enfants, par exemple.
Tu sais?
[00:56:19] Speaker B: Comme...
Mais bon, donc c'est pas relié à l'histoire de FTX, mais en même temps, c'est relié parce que... parce que... On va voir dans le procès, mais à un moment donné, est-ce qu'on va être capable de cerner un peu plus clairement qu'est-ce qui s'est passé? C'est à la fois très complexe et très simple. Je veux dire, qui a fait quoi avec l'argent?
[00:56:47] Speaker A: Mais très complexe et très simple dans le sens d'une gang de jeunes ont fondé sur Internet, dans leur ordinateur, c'est ça, c'est dans leur propre machine, sortie de leur propre tête, une plateforme Et on réussit à convaincre beaucoup, beaucoup de gens d'échanger de l'argent normal contre de l'argent virtuel. Et pour les convaincre, ils ont dépensé de l'argent, beaucoup de virtuel aussi, pour...
se faire une image de marque à la Formule 1, tu sais, la publicité en veux-tu en voilà, des porte-parole, des soutiens, etc., et que toute cette grosse enflure-là reposait sur un pur artifice. Parce que c'est pas de l'argent.
[00:57:50] Speaker B: Ah oui, non, mais là, je dirais pas jusqu'à dire ça, par exemple, non.
[00:57:55] Speaker A: Ça ressemble au gars... Tu vas peut-être me détromper. Je veux juste te donner l'impression.
Mon fils a déjà eu un trésor. C'était des diamants bleus.
En fait, en plastique lourd, en plastique solide. Il était convaincu d'être extrêmement riche. Malheureusement, très vite, il s'est fait détromper. Ça a été comme très triste. C'était un beau cadeau.
Tant qu'il était convaincu que chacun de ses diamants valait des tonnes et des tonnes et qu'il pourrait s'acheter des châteaux et des scies, puis un départ des neiges ou je ne sais trop, tout allait bien. S'il avait réussi à convaincre d'autres personnes de la valeur de ces diamants, tout aurait été encore mieux. Et si les autres personnes avaient voulu convaincre d'autres personnes d'investir dans ces diamants, écoute, t'sais, il aurait pu s'acheter de la publicité. Comprends-tu? C'est comme ça que je vois ça. C'est comme un gars qui est dans son sous-sol, avec sa gang de chum, puis qui est bon en informatique, qui se monte une plateforme et qui invente une monnaie, et que la valeur de sa monnaie repose entièrement sur sa capacité à lui de convaincre d'autres que la valeur qu'il donne à sa monnaie est réelle. Peut-être que je me trompe.
C'est plus complexe, j'imagine.
[00:59:26] Speaker B: Non, non, mais il y a des gens qui pensent ça. Il y a des gens qui tiennent loin de ce monde-là parce que, justement, c'est très spéculatif, puis ça monte en flèche, puis ça descend en flèche.
Warren Buffett a fait toute sa fortune sa fortune en disant jamais je vais investir dans quelque chose que je ne comprends pas, que je ne peux pas voir et toucher. Quand on voit d'où est parti Warren Buffett, il investit au départ dans de la manufacture, dans une industrie de bonbons, il goûtait les bonbons.
Il trouvait bon. Il trouvait qu'il avait moyen de monter cette business-là.
C'est sûr que Warren Buffett, par exemple, jamais aurait voulu, exactement pour les arguments que tu énonces, investir dans Instagram ou c'est quoi l'autre truc? C'est pas Instagram, mais il y a un autre...
Il y a un autre truc qui ressemble à Instagram, Snapchat. C'est sûr que je lui dirais des photos que tu mets en boucle qui s'auto-effacent dans les 15 secondes suivantes. C'est pour ça qu'on s'en va avec ça. Où est l'argent? Il n'y a pas de produit, il n'y a pas rien. Jamais j'investirais sérieusement. Mais en même temps, à un moment donné, Je veux dire, je pense pas par exemple que ce qui est arrivé, mais je connais peu ça, mais je pense pas que ce qui est arrivé à FTX et à FTT ferait en sorte par exemple que l'avenir de la crypto-monnaie est en péril ou que c'est pas nécessairement de ce genre de fonctionnement monétaire qui va prendre la première place ou une place importante dans l'avenir. Parce que l'argent aussi est basé sur la confiance.
[01:01:05] Speaker A: Oui, c'est ça, mais c'est pas la confiance dans une personne qui décide de combien l'argent, c'est quoi la valeur de l'argent.
[01:01:15] Speaker B: C'est ça. Mais si au moment où t'as l'industrie de la crypto-monnaie, que c'est régularisé, et que t'as des institutions qui y croient, puis qui puissent l'appuyer avec d'autres choses, ça pourrait tenir. C'est sûr qu'en ce moment, quand c'est une personne qui part sa propre monnaie, sans trop être... On le voit, ça a la possibilité de monter en flèche.
à cause juste du hype, puis que ça descend aussi vite quand les gens ont plus confiance. Mais c'est pas dit que ça pourra pas se structurer d'une façon qui tiendrait éventuellement, selon moi, mais écoute, on verra peut-être que...
peut-être que le Warren Buffett en toi a raison.
To be specific, in the doors, terms, mousely grumps, fidelity fiduciary bank.
On a parlé de plein de choses aujourd'hui, mais pas nécessairement de ce qui, ironiquement, est peut-être plus notre champ d'expertise. Peut-être que non non plus, mais il y a l'idée de souvent, quand on fait des deep dive dans des histoires, il y a aussi un moment où on se focus sur une personne et sa personnalité, puis on essaie de déterminer est-ce qu'il y en est? Donc dans le cas de Sam, de Samuel, de Benck-Munfried, est-ce que c'est un jeune wise, je résume avec un grand coup de pinceau, c'est plus que ça, mais pour faire une histoire courte, est-ce que c'est un jeune wise qui est devenu trop vite, trop riche, puis à un moment donné qui n'a pas su prendre la mesure des risques inhérents à sa business?
Ou est-ce que c'est quelqu'un qui a voulu délibérément et qui savait qu'il fraudait, mais qui pensait parce qu'il y avait tant de succès qu'il ne se ferait pas prendre et qu'il y a quelque chose d'un peu plus retard dans sa personnalité? Comment on le situe? Moi, je ne l'ai pas écouté beaucoup. Tu as écouté l'entrevue qu'il a faite après la chute de son empire?
[01:03:31] Speaker A: Bien, c'est que il y a un truc qui m'interpelle, disons, et qui me dérange, c'est...
en l'écoutant durant, c'est une entrevue avec un journaliste du New York Times, c'est une longue entrevue qui dure une heure et plus, où il est invité à s'expliquer, puis il est un petit peu confronté, doucement quand même, avec respect, puis en se faisant appeler par son petit nom, par le journaliste du New York Times.
Ce qui me dérangeait beaucoup durant cette entrevue-là, comme je disais tantôt, c'est que je ne comprenais pas qu'est-ce qu'il disait.
Et là, c'est devenu ça pour moi, ne pas comprendre ce que quelqu'un dit quand il parle. C'est plus un indicateur, comme quand j'étais jeune, que j'en sais pas assez et que je suis donc pas intelligente.
beaucoup plus un indicateur qu'il y a quelque chose qui se passe parce que je fais vraiment des efforts de compréhension. Je comprends que ce n'est pas mon domaine, la crypto-monnaie et la haute finance, mais il y a quand même des limites.
[01:04:45] Speaker B: Oui, parce qu'essentiellement la question c'est, est-ce que c'est une fraude ou non? Sinon, comment ça? Ce n'est pas si compliqué.
[01:04:51] Speaker A: Est-ce que la confusion, quand quelqu'un répond confusément à des questions simples, est-ce que c'est un indicateur de mensonge, d'évitement de noyage de poisson, que c'est en fait une fausse entrevue et que ce monsieur-là, c'est ce que je me suis dit à un moment donné, Sam, c'est peut-être qu'il est assez arrogant. Il n'écoute pas ses avocats. Ses avocats, dit-il, lui ont demandé de ne pas parler publiquement. Et là, il se dit, bien, mes avocats vont peut-être être vraiment fâchés, mais c'est important pour moi, mes clients sont importants pour moi, la compagnie est importante. Ah oui, puis il y a toute l'affaire dont on n'a pas parlé, qui est l'effectif altruisme.
[01:05:37] Speaker B: Non, non, j'y arrivais.
[01:05:38] Speaker A: OK.
Je veux juste finir vite, vite. Il parle quand même. Alors, est-ce que c'est comme il prétend qu'il veut vraiment, vraiment aider les gens qu'il a mis dans le trouble en leur faisant perdre énormément de sous ou est-ce que c'est de l'arrogance? L'arrogance de quelqu'un qui a l'habitude... de s'en tirer, hein? De s'en tirer. En étant cute, en étant sympathique, en étant le petit Sam dans sa chambre.
[01:06:07] Speaker B: Qui, t'sais, Wise, extra wise.
[01:06:10] Speaker A: Extra wise, une légende. Il est tellement brillant qu'il joue aux jeux vidéo.
C'est un archétype du génie simple qui joue aux jeux vidéo, mais qui à côté peut résoudre un problème de mathématiques hyper complexe en même temps.
Mais est-ce que d'aller se présenter à ces entrevues-là à répétition, est-ce que c'est de l'arrogance? Puis si tu talies ça au fait que ces explications sont incompréhensibles, et qu'il a même l'air de prétendre qu'il ne s'est rien passé, que les gens n'ont pas vraiment perdu de sou, mais qu'en tout cas, il va tout faire pour les aider. Mais tu ne sais pas comment. Il lui manque d'informations. Il y a des gens qui ont fait des choses. Tu ne sais pas qui c'est, tu ne sais pas comment, tu comprends... Tu sais, ça ne m'inspire pas confiance, disons.
[01:07:06] Speaker B: C'est sûr que moi, je n'ai pas les vibes, comme on dit, quand je l'écoute, cette entrevue-là, d'autres avant, de quelqu'un qui a l'air méchant ou qui a l'air prétentieux. Ça a l'air d'un bon « kid ». Il est aidé de ça, de tout le mouvement dont tu parlais d'effective altruisme.
dont il y a été un porte-parole et à laquelle il a été très associé. C'est un mouvement essentiellement qui veut trouver des façons de rendre service, de créer ou de donner à des organismes de charité, mais d'une façon en espérant qu'ils servent de mon argent d'une façon utile, puis en faisant confiance, c'est vraiment de passer du temps à consacrer beaucoup d'argent, mais de la meilleure façon, d'une façon d'avoir le plus d'impact possible. Et même, c'est vrai qu'il y a beaucoup d'argent. c'est plus que ça, en fait, c'est une espèce même de porte de sortie, si on veut, parce que dans ce mouvement-là, à la place de dire, bien, le capitalisme, c'est pas beau, puis ça crée des écarts de richesse, puis ça crée des extra-riches avec de plus en plus de pauvres, c'est au contraire de dire, faisons de l'argent, créons de la richesse, mais redistribuons-la. Mais en fait, la redistribution est la raison pourquoi on cherche à en faire.
[01:08:28] Speaker A: C'est Robin Desbois.
[01:08:29] Speaker B: Oui.
Lui, c'est ce qu'il avait dit, je vais faire beaucoup d'argent, je vais en faire le plus possible, je ne me gênerai pas, mais je vais en leur donner et je vais leur donner d'une façon intelligente pour avoir le plus d'impact possible, le plus vite possible, c'est tout ce mouvement-là. Là, effectivement, c'est sûr que c'est l'ironie parce que c'est une figure associée à ce mouvement-là.
il a fait perdre de l'argent à plein de gens. Mais est-ce que ça veut dire qu'il ne croyait pas? En fait, la question, c'est une des questions qui est peut-être réductrice, mais ça se pose, c'est est-ce qu'il utilisait ce mouvement-là pour bien paraître dans un effort de relations publiques ou si vraiment c'était quelque chose d'important pour lui et la suite n'est pas garante du fait qu'il ne croyait pas?
[01:09:16] Speaker A: Mais oui, ça me permet peut-être de...
ramener la question de l'inconscient dans cette affaire-là. Parce que c'est une question qu'on se pose souvent quand on balance quelqu'un a l'air assez sympathique. Est-ce qu'il était méchant? Il n'a pas du tout l'air d'un tortionnaire. Alors peut-être qu'il était gentil et qu'il s'est juste trompé. C'est-à-dire comme quoi un tortionnaire aurait l'air méchant. Mais pas nécessairement. Et puis il y a la question justement des crimes commis de bonne foi. Dans le sens... C'est quoi l'altruisme effectif? Est-ce que quelqu'un peut être contre la vertu? Non. Fait que si quelqu'un se disait altruiste, est-ce qu'on devrait spontanément le soupçonner de quelque chose? Non. Est-ce qu'il peut se croire lui-même sincèrement? Oui. Tout en faisant du mal, sans faire exprès, entre guillemets.
C'est-à-dire, c'est quoi ça l'effectif altruisme? Les causes qu'il choisit de défendre, c'est quoi? C'est à l'avantage de qui en réalité? Qu'est-ce que ça a comme effet réel? Est-ce que inconsciemment il y a une possibilité qu'il se soit convaincu lui-même d'être altruiste?
tout en utilisant les fonds ou ces investissements altruistes pour changer des politiques, influencer des gouvernements pour qu'en retour, ça favorise son entreprise. Tout en étant convaincu à un niveau conscient que c'est vraiment de l'altruisme.
[01:11:05] Speaker B: Ou que s'il y avait plus de temps, il pourrait s'y consacrer plus, mais que...
C'est comme repelter vers l'avant. Plus tard, un jour, je vais pouvoir consacrer plus de mon argent à des vraies causes qui ont de l'impact. Pour l'instant, je dois mettre mes affaires en ordre.
[01:11:19] Speaker A: Mais c'est parce qu'il y a aussi quelque chose de vraiment très à la mode et très fort aux États-Unis, c'est toute l'industrie de la philanthropie. Fait que tout le monde est philanthropique. Tous les milliardaires sont tous philanthropiques. Mais ils font de la philanthropie dont ils tirent avantage. Je dis pas tous, mais il y en a beaucoup qui, en retour, c'est comme de la philanthropie de façade, en fait.
[01:11:46] Speaker B: Oui, et l'altruisme effectif, ça se positionne à l'encontre de ça, entre autres.
[01:11:52] Speaker A: Explicitement, oui.
[01:11:53] Speaker B: Oui, à la place de dire ben moi je vais créer un truc pour bien me faire paraître mais en fait c'est un tax write-off puis finalement ça me sert. C'est de dire qu'est-ce qui pour vrai c'est de choisir les causes, donc c'est pas nécessairement ma cause que je donne, parce que moi, genre, tu sais quoi. Puis aussi, d'y donner beaucoup d'argent, beaucoup, beaucoup d'argent. Mais bon, est-ce que c'est quand même pas une façon, encore là, de se servir en premier, là? Je sais pas. C'est sûr que moi, je suis tout le temps...
Quand quelqu'un chute et devient, comme c'est le cas avec lui, puis devient détesté par... T'sais, là, autant c'était une légende, autant il est rendu méchant. Je suis toujours porté comme à essayer de pas trop rentrer dans ce jeu-là tout de suite, là, puis... De dire.
[01:12:49] Speaker A: Qu'Il est méchant tout de suite?
[01:12:50] Speaker B: Oui, puis qu'il est méchant complètement, puis... Parce que d'autant les gens... Tout lui était permis, autant maintenant...
Tout le monde devient critique de tout. Est-ce qu'il croyait? Quelle est la part de son temps qui était consacrée à cet altruisme-là? Il y a tout le truc du shibboleth.
[01:13:14] Speaker A: Oui, oui, oui.
[01:13:17] Speaker B: Qui est venu un peu ébranler.
[01:13:20] Speaker A: La petite histoire, c'est lui-même qui la raconte, en racontant qu'il s'est fait trahir par un ami de longue date qui travaillait pour Vox.
[01:13:29] Speaker B: Je pense que c'est Vice.
[01:13:31] Speaker A: Vice. La revue de gauche, démocrate au côté penchant à gauche.
Donc son ami travaille pour Weiss et ils ont une conversation que lui, Sam, pense intime et personnelle avec un copain. Et au cours de cette conversation-là, il raconte comment il faut quand même bullshitter, t'sais, qu'il bullshite, t'sais, sur ces questions-là. Puis donc c'est ça le mot shibboleth.
[01:14:01] Speaker B: Que je ne connaissais pas.
[01:14:02] Speaker A: Chibolote, c'est pas comme la gibelote, ça sonne vraiment.
[01:14:06] Speaker B: S-H-I-B-O-L-E-T-H-S, ça veut vraiment dire ce que tout le monde dit, puis il doit dire qu'il est convenu pour bien paraître.
[01:14:13] Speaker A: C'est ça, ce qui passe bien.
[01:14:14] Speaker B: Vertu aussi, vertu cela, bon.
[01:14:17] Speaker A: C'est ça, c'est ça, signalement vertueux qu'on dit aussi aux États-Unis. Donc, il est conscient, il dit ça à son amie du journal Vice.
[01:14:25] Speaker B: C'est une femme, je crois. Je pense que c'est une amie, je crois. Je pense que c'était une journaliste, mais bon.
[01:14:30] Speaker A: Donc il lui dit à elle, tout ça, spontanément et honnêtement, qu'il sait, c'est-à-dire qu'il sait qu'il y a des façons de faire obligées, puis que c'est une sorte de blabla qu'il faut faire, puis on va jouer le jeu, dans le fond. Et elle s'en va l'écrire.
et lui parle d'être trahi, en fait, par cet ami-là. Mais c'est une indication, donc il reconnaît qu'il lui a parlé et qu'il lui a dit ça. Il veut essayer de nous dire c'est quoi le contexte, mais c'est une indication qu'il sait ce qui passe bien, qu'il sait ce qu'il devrait dire, qu'il sait ce qui va en fait.
[01:15:13] Speaker B: Oui, c'est ça. Mais bon...
[01:15:15] Speaker A: En termes d'altruisme, je veux dire.
[01:15:24] Speaker B: L'excuse qu'il pourrait avoir d'avoir dit ça, c'est que quand tu te fais prendre pour faire un paquet d'entrevues tout le temps, des petits topos de 3 minutes, 5 minutes, 7 minutes, où tu dois résumer, répéter, résumer, répéter, c'est vrai qu'à un moment donné, tu n'as pas de raison d'arriver au bout.
avec des affaires controversées qui vont te faire haïr. Tu dis ce qu'il faut dire dans trois minutes. Surtout que c'est des puff piece où on te lance une poc de puff. Comme toi, t'es un millionnaire altruiste, n'est-ce pas? Ben oui. Je veux dire, tu joues le jeu, puis tu dis oui, oui, puis tout le monde est content. Pourquoi tu viendrais dire, ben voici la limite de mon champ, puis voici où j'ai des défauts.
Ça se peut qu'il référait à ça aussi, sans nécessairement dire qu'il ne convient pas fondamentalement à son truc d'altruisme effectif. En même temps, ce qui est ressorti aussi maintenant, c'est comment il vivait une vie, lui et sa gang.
[01:16:18] Speaker A: Au-Dessus du besoin.
[01:16:19] Speaker B: Oui, je veux dire, c'est sûr que si t'as des maisons, puis de l'immobilier, puis du luxe, ça n'en peut faire rien, là. Fait que quand tu baignes dans un luxe comme ça, c'est quoi, outrancieux, ça se dit?
[01:16:30] Speaker C: Oui.
[01:16:30] Speaker B: Outrancieusement. Quelle vraiment volonté t'as d'aider ton prochain quotidiennement le plus possible, en étant le plus efficace possible quand tu devrais commander des repas à 5 000 $, là? Oui. Mais bon. Mais en même temps, tu peux être.
[01:16:42] Speaker A: Riche puis généreux quand même.
[01:16:50] Speaker B: En conclusion, c'est sûr qu'on va en savoir plus lors de son procès qui commence le 2 octobre prochain.
Moi, je me situe où? Parce que j'ai en tête, est-ce que ça va biailler, ce qu'on dit?
[01:17:08] Speaker A: On le saura en octobre.
[01:17:11] Speaker B: Je ne sais pas. Mais moi, je suis porté à penser... C'est sûr que je suis toujours porté à donner un... Mais pas toujours, pas toujours. Il y a du monde, des fois, vraiment, il y a plein de signes que c'est un pervers ou c'est un narcissique, puis qu'il n'y a rien qui est juste.
Dans son cas à lui, il y a une certaine... Certains crédits que j'y donne ou que je pense pas nécessairement que c'était quelqu'un de... Je pense pas par exemple qu'il avait foncièrement l'idée de frauder du monde puis qu'il savait que ça s'en venait. Ça je le crois pas. Ça veut pas dire que ce qu'il a fait n'a pas mené à ça. Mais je pense pas que c'était son intention par exemple. Ce qui excuse pas grand chose.
[01:17:51] Speaker C: Toi?
[01:17:55] Speaker A: Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c'est que si tu fais confiance à quelqu'un, Et qu'après lui avoir fait confiance, soit en lui confiant tes finances ou en, tu sais, en investissant dans ses affaires, tu te rends compte que, dans le fond, il a abusé de ta confiance. C'est-à-dire que, dans le fond, il a pris des décisions qui n'étaient pas conformes à ses engagements. Là, le sentiment de trahison, c'est...
c'est difficile de passer par-dessus. Peu importe les raisons, est-ce que c'est gentiment par la désorganisation, est-ce qu'il a le cœur à la bonne place, mais il s'est quand même engagé et son engagement n'était pas conforme à ses actions.
[01:18:55] Speaker B: Peu importe. Exact. Puis c'est vrai que son chèque à lui, ce qu'il a l'air de faire, c'est de trouver des failles dans des systèmes.
La crypto en soi, c'est une feuille dans un système monétaire, mais il s'est rendu riche, lui, dans la crypto en trouvant une gimmick pour échanger des fonds de crypto avec le Japon d'une façon où, comme l'heure est différente, il réussissait à vendre des choses dans un pays en sachant ce qui allait venir dans l'autre pays, puis en se faisant un petit profit à chaque fois. Il a comme trouvé une faille dans l'affaire, puis il s'est rendu riche avec ça, puis il a fait ses premiers millions qui a permis après ça de vendre ça. Ça se peut que c'est quelqu'un qui trouve des failles, la crypto étant en soi une faille dans un système, qui trouve les failles dans l'affaire, puis à un moment donné, ça a juste été devenu trop gros, puis ça a explosé. Puis donc, comme tu dis, que ça soit intentionnel ou non, qu'il voulait ou non, c'est ce que c'est. Effectivement. Mais en fait, puis peut-être une autre chose, en conclusion, dernière chose.
Donc, Il y a une autre facette qu'on n'a pas abordée. Il y a l'idée que FTX US existait et que ce qui a croulé, c'est FTX International. Il y a une autre possibilité, c'est qu'il y a des gens qui ne devait pas, donc qui n'avait pas le droit d'investir dans FTX International parce qu'il était aux États-Unis, mais qui passait par Alameda Research, son fonds d'investissement, pour passer de l'argent, de l'argent potentiellement qu'il voulait blancher ou qu'il voulait être bon, tout ça.
Il y a toute cette possibilité-là aussi qui est comme fermée.
Peu de gens parlent. Et c'est comme un tabou. Parce que quand il se passe des histoires comme ça, souvent ça se cristallise. Puis là, une des choses qui s'est cristallisée, c'est que, puis je comprends pourquoi. Tu peux savoir que je le comprends. Moi qui est très cheap, perdre de l'argent, c'est pas le fun. Mais quand même, ça s'est cristallisé l'affaire que...
Les victimes, c'est ceux qui ont investi. Personne ne peut remettre en question ça. Il y a des gens qui sont victimes, puis là tu vois du vrai monde qui te raconte comment ils ont perdu de l'argent. Je suis très sensible à ça, mais on passe sous silence pour faire une histoire courte, qu'il y a aussi des gens qui avaient investi en Katimini d'une façon qui n'était pas légale.
et que ça a peut-être fait partie de l'affaire aussi, de la confusion de où vient l'argent, comment est passé, entre Alameda, puis FTX, puis back and forth, parce que là, c'est une courroie de transmission d'argent qui n'était pas, qui était louche. Mais ça, c'est comme fermé, puis on a comme un méchant. Est-ce qu'il est méchant? Est-ce qu'il est coupable? Les victimes, c'est ceux qui l'avaient investi, puis c'est comme, il n'y a pas d'un ou l'autre. Mais il faut voir s'il y a quelque chose qui va se révéler là éventuellement.
[01:21:58] Speaker A: Est-ce qu'il peut facilement alimenter des conspirationnistes? C'est-à-dire, t'es amie avec tel sénateur, puis tel... Tu sais, tu te rapproches de représentants au Congrès, et c'est ça, et tu les convaincs que ton entreprise est vachement géniale et tout, ou des acteurs, et ils investissent, et ils veulent échapper, par exemple, à des impôts, ils passent par toi, ils ont pas intérêt à ce que tu sois poursuivi, puis que... Ils ont pas intérêt à ce qu'on sache tout ce qui s'est passé.
[01:22:30] Speaker B: Non, comme il était un grand donateur à des partis politiques, c'est sûr que... On va voir ce qu'on va retrouver derrière ça, mais bon. Il y a ça, puis il y a l'idée que la phrase qui est vraiment acceptée, puis qu'on répète toujours, pour ceux qui ont été floués, c'est «to make the customer whole», «make them whole», donc les rendre complets. Oui. On entend ça toujours, tu l'as entendu toi aussi.
[01:23:01] Speaker A: Oui, c'est ce que ça veut dire. C'est ce que ça veut dire.
[01:23:04] Speaker B: C'est vraiment la... C'est quoi le mot que je cherche? La phrase...
C'est toujours celle-là qu'on répète. Puis souvent, souvent... Puis lui, il dit, « My first focus is to make everyone whole ». Donc littéralement, je comprends que ça veut dire de redonner l'argent investi à tout le monde pour qu'il n'y ait pas de pertes.
[01:23:23] Speaker A: Pour qu'ils aient un sentiment de plénitude.
[01:23:25] Speaker B: Oui, c'est ça. Mais quand même, pour nous qui ont étudié en psychanalyse, puis qui se sont fait rabâcher les oreilles pendant des années, comme quoi le sujet était divisé. Puis c'était un être troué, puis on ne pouvait jamais être convaincu.
L'espèce de fantasme de « I make everyone whole » apparaît comme un lourd défi.